L’événement, présidé par le ministre du Commerce et de l’Industrie, Dr Souleymane Diarrassouba, a réuni décideurs publics, investisseurs japonais, partenaires techniques et financiers, autour des perspectives économiques ivoiriennes.
Au centre des discussions figurait le commerce entre les deux pays, dont le volume s’est élevé à 190,5 milliards de FCFA (environ 332,8 millions de dollars US) en 2024. Une dynamique encourageante, mais encore déséquilibrée au profit du Japon. Pour le ministre, l’enjeu est désormais de stimuler les exportations ivoiriennes vers l’archipel, en ciblant prioritairement les secteurs agricoles, industriel et minier.
Cette ambition s’inscrit pleinement dans le cadre du Plan National de Développement (PND) 2021–2025, d’un montant estimé à 100 milliards de dollars US, dont 75 % sontattendus du secteur privé. Le forum a ainsi permis de présenter les réformes structurelles engagées par le gouvernement pour améliorer l’environnement des affaires : création de guichets uniques pour les formalités d’entreprise et de commerce extérieur, justice commerciale spécialisée, modernisation des codes sectoriels, et incitations fiscales attractives pour les investisseurs.
Selon le ministre, ces réformes ont permis de porter le taux d’investissement privé de 8,1% en 2011 à 19 % en 2024, tout en consolidant une croissance économique soutenue. Avec un PIB en progression de 6 % en 2024, la Côte d’Ivoire conforte sa position de troisièmeéconomie francophone d’Afrique, derrière l’Algérie et le Maroc, et de deuxième en Afrique de l’Ouest, après le Nigeria.
La stratégie ivoirienne repose également sur la transformation locale des matières premières, notamment le cacao, l’anacarde, le caoutchouc, le café, ainsi que les ressources minières comme l’or, le nickel, le manganèse ou encore la bauxite. L’objectif est de créer davantage de valeur ajoutée en Côte d’Ivoire et d’industrialiser durablement l’économie.
Autre argument majeur présenté aux investisseurs : le capital humain. Avec 75 % de lapopulation âgée de moins de 35 ans, le pays dispose d’une main-d’œuvre jeune, qualifiée et dynamique, véritable moteur pour les entreprises. La Côte d’Ivoire mise également sur l’innovation, la digitalisation des services publics et l’intelligence artificielle pour bâtir une économie résolument tournée vers l’avenir.
Par ailleurs, son positionnement stratégique en fait une porte d’entrée vers les marchés de la CEDEAO (450 millions de consommateurs) et de la ZLECAf (1,3 milliard deconsommateurs). Pour le ministre Diarrassouba, investir en Côte d’Ivoire, c’est donc accéder directement à l’ensemble du marché africain, dans un environnement stable, sécurisé et réformé.
« La Côte d’Ivoire s’ouvre à vous avec confiance, dans un esprit de partenariat durable et équitable. Nous vous offrons un état stable, un marché dynamique, une vision claire et des opportunités concrètes », a affirmé le ministre dans son allocution.
L’un des moments forts du forum a été la signature de plusieurs conventions, notamment entre la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI) et la Chambre de commerce d’Osaka, en vue de renforcer la coopération économique entre les deux institutions.
« Cet accord marque un engagement fort en faveur du renforcement de notre coopération économique et aura des retombées positives pour nos économies respectives, nos entreprises et surtout pour les jeunes générations. Je suis convaincu que ce forum, ainsi que les autres activités de la Semaine Ivoirienne, permettront d’approfondir nos échanges, de renforcer notre compréhension mutuelle et de poser les bases d’une coopération féconde et durable », a déclaré Touré Faman, président de la CCI-CI.
Deux autres signatures ont enrichi le programme de ce forum. La première, entre YANMARAgri Business et l’État de Côte d’Ivoire, vise à soutenir la mécanisation de la filière riz grâce à l’utilisation d’équipements agricoles modernes (tracteurs, moissonneuses, planteuses, etc.). La seconde, conclue entre Paradise Game et Happy Life Design Lab, porte sur le développement de contenus numériques et culturels innovants, notamment des jeux vidéo.
Ce forum, organisé à la veille de la Journée nationale de la Côte d’Ivoire à l’Expo Osaka2025, réaffirme la volonté du pays d’établir des partenariats gagnant-gagnant avec le Japon et les autres acteurs économiques internationaux, dans le but de faire de la Côte d’Ivoire un pôle de compétitivité régional, un modèle de croissance inclusive et un acteur central du renouveau économique africain.
Maurelle Kouakou