Un monde où tout s’accélère
Nos téléphones nous rappellent chaque
jour qu’on « ne fait pas assez ».
On se compare aux autres sans même
s’en rendre compte. Un ami vient de lancer sa marque, un autre travaille à
Dubaï, une connaissance a déjà acheté un terrain à 28 ans...
Et toi, tu regardes ton écran, partagé
entre l’admiration et cette petite boule au ventre : ce sentiment d’être en
retard.
Mais réussir vite n’a rien à voir avec réussir bien. Et si cette obsession du résultat immédiat nous empêchait justement de bâtir quelque chose de solide ?
La pression de devoir prouver
En Afrique, la réussite a une portée
collective. On ne réussit pas seulement pour soi, mais aussi pour sa famille,
son quartier, pour montrer que « c’est possible ».
Ce poids invisible pousse souvent à
confondre la vitesse avec la valeur. Certains se lancent dans tout et n’importe
quoi juste pour « faire comme les autres ».
D’autres culpabilisent de ne pas encore « avoir réussi », alors qu’ils apprennent encore à se découvrir. Et, au bout du compte, on s’épuise à courir après une image de soi qu’on n’a jamais choisie.
La réussite sans le chemin
Beaucoup de jeunes Africains oublient
que le succès, ce n’est pas une destination, c’est un parcours.
Ce qu’on voit sur Instagram, ce sont
les photos finales et non les nuits blanches, les refus, les échecs ou les
doutes.
Et c’est justement là, dans
l’invisible, que se construit le vrai succès. Vouloir tout, tout de suite,
c’est passer à côté du plus précieux : les étapes, les apprentissages, la lente
transformation de soi.
C’est comme cueillir un fruit avant
qu’il ne soit mûr : il a l’air beau, mais le goût n’y est pas encore.
Réhabiliter la lenteur
La lenteur a mauvaise réputation. Dans
un monde qui valorise la vitesse, prendre son temps semble être une faiblesse. Et
pourtant, c’est souvent dans la lenteur que nait la solidité.
Construire demande du temps. Apprendre
à se connaître, encore plus.
Tu peux foncer, bien sûr. Mais fonce
pour les bonnes raisons, pas pour prouver que tu peux aller aussi vite que les
autres. La vraie force, ce n’est pas d’aller vite, c’est de durer.
Réussir autrement
Réussir n’a jamais été le problème. Ce
qui compte, c’est la manière dont on réussit. Veux-tu briller ou bâtir ? Être
vu ou être utile ?
La réussite durable ne dépend pas d’un
âge ou d’un calendrier, mais du sens que tu mets dans ce que tu fais.
Il n’y a pas de rythme idéal, pas de
parcours parfait. Chacun avance à son propre rythme, et c’est très bien ainsi.
La jeunesse africaine d’aujourd’hui est brillante, audacieuse et connectée. Mais elle doit apprendre à ne pas confondre mouvement et direction. Ce n’est pas parce que tu bouges vite que tu avances vraiment.
L’Afrique n’a pas besoin de jeunes
pressés, mais de jeunes solides. Le continent a besoin de ceux qui construisent
lentement, mais avec du sens, de ceux qui préfèrent la vérité à l’apparence. Parce
qu’au fond, la plus belle réussite, c’est celle qui te ressemble, pas celle que
les autres attendent de toi.
La rédaction