Pour ceux d’entre nous qui ont toutes les raisons d’être fiers de leurs parents, j’en fais partie, ce n’est pas difficile.
Nous avons vécu dans la chaleur d’un foyer équilibré, dans lequel nous avons pu nous épanouir en sécurité, avec le réconfort soutenu que procure l’amour d’un père et d’une mère qui, eux-mêmes, s’aiment et nous le montrent.
Nous avons expérimenté ce qu’est la convivialité des repas en famille, nous avons vécu ensemble les grands moments de la vie de chacun, moments heureux et moments tristes. C’est en famille, mieux qu’à l’école, que nous avons appris à nous soutenir, à nous supporter, à faire ensemble et à endurer conjointement.
Et nous savons que ceci n’a été possible que parce nos parents ont pleinement joué leur rôle. Ils l’ont fait de façon très consciente, en étant là quand nous avions besoin d’eux et en sacrifiant ce qu’ils pouvaient, pour préparer le futur qu’ils désiraient pour nous. Mais qu’en est-il des personnes qui vivent ou ont vécu une expérience différente, soit par exemple avec un père absent ou avec une mère irresponsable ?
Faudrait-il blâmer ces parents ? Certainement pas.
Que penser de leur absence, leur manque d’affection leurs insuffisances ?
Certains parents sont entrés dans leur rôle, sans être préparés, sans être équipés pour les responsabilités qu’ils devaient assumer, sans aucune aide et sans personne pour les conseiller et les guider. Pire, certains ont même été mal inspirés.
Et c’est une réalité de la vie : toutes les femmes et tous les hommes, face aux mêmes circonstances, n’agissent pas de la même façon.
Le résultat pour certains malheureusement, c’est qu’ils ont mal traité leurs enfants en ne leur offrant pas la disponibilité, l’attention et l’affection que ceux-ci méritaient et dont ils avaient besoin pour se réaliser.
Quoiqu’il en soit, le plus grand respect et l’amour sont dus à nos parents.
Quand malheureusement, nous faisons partie du second groupe, estimons que nos parents ont fait du mieux qu’ils ont pu, même si ceci n’était pas suffisant.
Car même quand certains seraient tentés de dire qu’ils ont été égoïstes, faibles ou mauvais, ils savent aussi qu’ils ne peuvent ni connaitre ni comprendre vraiment les circonstances de leurs parents. Et même si eux, auraient opéré des choix différents, ils ne peuvent que juste apprécier autrement. Cette distinction entre juger et apprécier différemment est capitale.
Juste pour le fait que par eux, nous soyons venus dans ce monde, nous devons le respect et la considération qui va avec, à nos parents.
Si nous sommes fiers d’eux, alors disons-le-leur, montrons-le-leur. Si nous les aimons vraiment, alors disons-le-leur, montrons-le-leur.
Et même si nous ne sommes pas fiers, et pas contents de ce qu’ils auraient fait, respectons-les tout de même.
A la fin, notre réponse ne dépend que de nous.
Le moment où pour certains, nous étions encore sous leur coupe, n’est qu’une étape dans la vie. Celles qui suivent dépendent en très grande partie de la réponse que nous donnons à ce que nos parents nous ont eux-mêmes accordé.
Et pour les orphelins, le respect des parents, c’est le respect de leur héritage, surtout moral et spirituel.
En s’assurant que nous faisons ce qui leur aurait fait plaisir s’ils étaient encore visibles parmi nous.
Gilles Atayi (Directeur associé de GSA Africa Consulting)