« Il est impératif pour les intellectuels d’envahir les réseaux sociaux sinon ce sont des moins sachant et souvent d’un sens moral peu prononcé qui éduqueront nos jeunesses ». Ce n’est pas la pensée d’un technocrate, encore moins d’un érudit. Cette réflexion émane d’une femme analphabète, ménagère et mère de trois enfants. Akissi Chantal. Une inconnue.
Un avertissement qui sonne comme une alerte pour cette élite parfois trop occupée au développement de ses entreprises pourtant, bientôt animées par ces jeunes Africains ‘’éduqués’’ par Facebook. « Les personnes influentes doivent s’exprimer sur les maux de notre société. Et les réseaux sociaux sont un media qu’il faut absolument considérer. Le silence rend le silencieux coupable du mal qu’il ne dénonce, ni ne combat », soutient le fondateur de l’initiative Afrique Consciente, Gilles Atayi.
À Abidjan, un tour dans la commune de Marcory. Le constat est saisissant. Des jeunes assis le long d’une artère, têtes baissées, téléphones en mains et tous sur les réseaux sociaux.
« Je ne peux pas passer une heure sans être sur Facebook ou sur WhatsApp. Tous sont scotchés aux potins, à des images et des vidéos peu éducatives. » Il est important pour les parents de se connecter sur ces réseaux pour savoir les tendances des jeunes et recadrer le tir quand cela s’impose, sinon ces parents ne maîtriseront pas toujours la psychologie de leurs enfants et leurs penchants », selon Toto Nénette, directrice associée de l’IUCAP, une entreprise axée sur la formation académique. L’environnement des réseaux sociaux et le type de sujets débattus orientent la pensée et la réflexion des jeunes. L’homme est le produit de sa société et ses penchants dérivent des thématiques abordées et promues aujourd’hui par cet environnement. Aujourd’hui de nombreux groupes entre jeunes se créent sur Facebook.
‘’ Les Immatures’’, ‘’Rencontre Entre Nous’’ et bien d’autres groupes pas toujours portés sur des questions du développement de ces jeunes et amplifiées par l’absence des élites africaines dont l’implication pourrait inverser la tendance et assurer à cette frange sociale de bien meilleures perspectives, mais aussi redonner le trône aux valeurs morales et éducatives…même si pour une tranche croissante, Internet devient aujourd’hui source de revenus, d’acquisition et de développement de compétences, et même de développement d’affaires.
La rédaction