S’il accueille avec gratitude cette reconnaissance de la Nation, il ne se laisse pas happer par l’euphorie. Fidèle à lui-même, il reste sobre, concentré, enraciné. Pour lui, ce prix n’est pas une consécration, mais un jalon. Une incitation à continuer, à bâtir, à transmettre.
Les lecteurs d’Esprit Magazine s’en souviennent sans doute : en 2019, Alain Kouadio faisait la une de notre 13ᵉ numéro. Il y partageait sans détour les fondements de son parcours : discipline personnelle, foi assumée, patience stratégique et engagement pour l’Afrique. Six ans plus tard, ces principes n’ont pas changé. Ils se sont ancrés plus profondément encore, nourris par l’expérience, consolidés par les résultats.
Quinze années de persévérance et de vision ont permis au Groupe Kaydan de devenir un acteur économique incontournable en Côte d’Ivoire, présent dans la finance, l’immobilier, le conseil et l’éducation. Une trajectoire construite sans bruit, mais avec exigence.
Pour Alain Kouadio, bâtir est un acte de foi. Un engagement de long terme, loin des effets de mode et des succès éphémères. Il croit en une Afrique qui avance patiemment, portée par des femmes et des hommes de principes, prêts à sacrifier l’instantané pour l’essentiel. Kaydan n’est pas seulement un conglomérat économique : c’est un espace de formation, une école de leadership discret, où l’exigence se conjugue à la vision.
Sa distinction comme Champion National dépasse ses réalisations visibles. Elle récompense un style, une posture, une manière d’être entrepreneur : avec profondeur, sans tapage. Dans ses propos, transparaît l’humilité des bâtisseurs, ceux pour qui chaque pierre posée compte davantage que l’image qu’elle renvoie. Il parle peu de lui, beaucoup des autres. Surtout des jeunes. De ceux en quête de repères. Pour eux, il veut être une preuve vivante que la réussite est possible, pourvu qu’on y consacre du temps, de la rigueur, de la foi.
Pour Alain Kouadio, le véritable succès est celui qui élève les autres. La meilleure entreprise est celle qui laisse une empreinte humaine et durable. L’excellence, selon lui, ne s’improvise pas. Elle se travaille, se cultive, dans le silence des années fidèles. Lorsqu’il parle de sa foi, il ne théorise pas : il témoigne. Il évoque la force intérieure qui permet de durer, la prière qui éclaire, la conscience que l’on entreprend pour servir, pas seulement pour réussir.
À travers ce prix, la République rend hommage à un homme, mais aussi à un modèle : celui du travail patient, de la vision à long terme, de l’entrepreneuriat responsable. Pour Esprit Magazine, c’est aussi une belle continuité. Voir cet homme, qui partageait ses convictions avec nos lecteurs en 2019, être ainsi honoré en 2025, c’est une confirmation : la fidélité aux principes finit toujours par porter du fruit.
« Bâtir pour durer. Réussir pour servir. Telles sont mes priorités. Le reste passe. »
Peut-être est-ce là, finalement, le vrai visage de l’excellence : une trajectoire droite, menée avec constance, dont le sommet n’est pas la gloire... mais l’impact.
Maurelle Kouakou