Il s’agit de l’histoire très compliquée de Ghalia, une dame qui vit paisiblement avec son mari et ses deux enfants jusqu’à ce qu’elle découvre, après dix-huit années de mariage, que son époux mène une double vie avec son premier amour de jeunesse, Wafa.
Après plusieurs années de relation triangulaire, la maîtresse de son mari lui propose une solution qui pourrait tout résoudre, ou tout compliquer davantage.
« Je pose des doigts légèrement tremblants sur la clé de contact. Pour la énième fois, depuis presque deux heures puis les retire, lentement. Pour la énième fois, depuis presque deux heures. Mes mains reviennent agripper le volant. Mon regard fixe obstinément l’entrée du bâtiment. Vous savez ce que la déception me dit ? Elle me dit que, pour être déçue, j’ai certainement d’abord dû avoir des attentes. Et je croyais sincèrement avoir dépassé l’âge naïf des attentes. Je lève les yeux vers les étages supérieurs de l’immeuble. Oui … c’est exactement ce que je suis en train de faire, dans cette voiture. Devant cet immeuble. J’attends. J’attends que mon mari en émerge avec sa maîtresse ». Pages 11-12
La lecture de ce roman est simple, accessible et fluide. L’histoire en elle-même est poignante et originale. En effet, cette femme qui découvre l’infidélité de son mari arrivera pourtant à se lier d’amitié avec son bourreau, sa rivale.
Une amitié vraie, sincère va naître Comment ? Voici le mystère et tout le charme de ce roman.
Wafa, la maîtresse, demande à l’épouse légitime de lui laisser le vendredi.
Le vendredi lui appartient entièrement y compris la nuit avec l’époux.
D’où le titre : « Le prix du cinquième jour ». Mais à quel prix justement ?
L’auteur arrive à créer un véritable suspense dès le début de la narration. On a franchement hâte d’en savoir davantage sur les circonstances de cette amitié peu ordinaire. Elle aborde également avec humanisme et élégance le sujet très controversé de l’homosexualité dans une société ultra conservatrice pour laquelle la préservation de l’honneur familial compte plus que tout.
Isabelle Kassi Fofana (directrice générale de Massaya Editions)