Lahou-Kpanda n’est pas simplement une île, mais un véritable sanctuaire de vie et de culture. Les Avikams, peuple de pêcheurs et d’agriculteurs, ont tissé une relation harmonieuse avec leur environnement. Leurs habitations sur pilotis, ingénieuses et respectueuses de la nature, témoignent de leur adaptation remarquable à la vie insulaire.
Autrefois un important comptoir colonial, Lahou-Kpanda recèle des trésors historiques. L’île abritait une souspréfecture, une prison civile, et une école primaire ayant accueilli le père de la nation, Félix Houphouët-Boigny.
Deux magnifiques églises, édifiées en 1928 et 1970, ainsi que plusieurs autres bâtiments d’époque, ajoutent au charme historique de cette destination.
Surnommée « La cité aux trois eaux », Lahou-Kpanda est entourée par la lagune, l’océan Atlantique et le fleuve Bandama. Malheureusement, l’érosion côtière, exacerbée par le changement climatique et la construction du barrage hydroélectrique de Kossou en 1973, menace cette magnifique région. L’océan grignote la côte, déplaçant lentement l’embouchure vers l’ouest.
Aujourd’hui, Lahou-Kpanda compte environ 6 000 habitants, selon notre guide local. Malgré les ravages du temps et de la nature, certains vestiges subsistent encore, comme des bâtiments coloniaux, un phare et quelques ruines englouties par la mer. Ce lieu chargé d’histoire continue de raconter ses récits à travers les voix de ses habitants.
En tant que natif de ce village, je suis résolu à partager l’histoire de Lahou-Kpanda et à faire découvrir la richesse naturelle de cette région. Lahou-Kpanda demande une attention particulière et mérite d’être préservée pour les générations futures, afin que ce trésor ivoirien continue de briller dans toute sa splendeur.
Nathanaël Zabe Dakpa (Administrateur des services pénitentiaires, consultant banque mondiale/sfi)