La Côte d’Ivoire amorce un tournant stratégique dans la valorisation de ses ressources aurifères. À l’issue d’un atelier national sur la petite mine, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, a annoncé un projet d’envergure : la création d’une usine d’affinage d’or d’ici fin 2025. Ce projet, à fort potentiel économique, vise à renforcer le contrôle national sur la chaîne de valeur aurifère, jusque-là largement dominée par l’exportation brute, a-t-on appris de source officielle.
L’objectif affiché est double : capter davantage de ressources en internalisant les étapes de transformation et garantir la certification du métal précieux selon des standards environnementaux et sociaux élevés. Une avancée majeure qui pourrait repositionner la Côte d’Ivoire comme acteur clé sur le marché régional de l’or raffiné.
Cette annonce intervient dans un contexte de remise à plat du secteur artisanal et de petite échelle (EMAPE), longtemps perçu comme informel et peu structuré. L’atelier, qui a réuni pendant trois jours des acteurs publics et privés, a permis de dresser un état des lieux sans complaisance : faible rentabilité, pressions environnementales et tensions sociales. En réponse, un comité de suivi a été annoncé pour mettre en œuvre une feuille de route ambitieuse.
Au-delà des promesses, cette dynamique marque un changement de paradigme : il ne s’agit plus seulement d’extraire, mais de transformer, encadrer, et pérenniser. Pour les artisans miniers, représentés par Eugène Malan d’Eburnie Gold Field, l’engagement est clair : accompagner les réformes pour que l’or ivoirien brille au-delà de son poids brut.
Richard Konan