Mes débuts sont quelque peu compliqués avec mon père, pas très favorable à l’idée de voir son fils unique - et aîné de la famille - faire des études d’arts plastiques. Après plusieurs mois d’explications et de médiation (de personnes évoluant déjà dans le secteur des arts), mon père finit par baisser la garde. Je rêvais d’être dessinateur de bandes dessinées et réalisateur en dessin animé.
DU MONDE DES MANGAS À CELUI DU DESIGN
Plus j’avance dans la formation, je découvre le design. J’en tombe amoureux. Au cours d’une séance de travail, je réussis à dessiner cent (100) chaises en deux (2) heures. Je me fais alors remarquer par mon professeur de design mobilier. Le monde d’ailleurs très étendu s’ouvre à moi, avec des pionniers comme Philippe Starck, Ora Ito et Naoto Iukasawa.
Mon BTA (Brevet technique artistique), option Design mobilier, obtenu au Centre technique des arts appliqués de Bingerville en 2010, en poche, je suis un programme de TV5. À l’occasion, l’architecte et designer ivoirien Issa Diabaté présente le cabinet Koffi & Diabaté Architectes.
Je suis aussitôt influencé par celui-ci. Plus tard, il deviendra mon mentor.
2011. J’intègre l’École nationale des beaux-arts d’Abidjan (ENBA). L’ENBA fait partie de l’Insaac – Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle. Là-bas, je découvre l’architecture d’intérieur grâce à plusieurs professeurs : Lerro Jean-Baptiste, Kouamé Samuel, Duku Ernest et Coulibaly Tiegozie. Des références de l’architecture d’intérieur et du design.
2013. J’enchaîne des stages dans des cabinets. Je donne aussi des cours de dessin et de décoration d’intérieur. J’ai du mal à joindre les deux bouts. Ma famille vit une situation difficile, mais le contexte me motive davantage à ne pas laisser tomber mes rêves. J’ai en mémoire le conseil de mon père : « Seul le travail paye. C’est ton travail qui va faire de toi quelqu’un d’important dans la société. »
LA RÉCOMPENSE D’UN TRAVAIL ACHARNÉ
En 2013, je remporte le 3e prix du jeune talent à Abidjanow (Archibat) organisé par le cabinet Koffi & Diabaté Architectes. Je travaille avec acharnement pour commencer à voir les mérites de mon art. Le couronnement de toutes ces années de formation et d’apprentissage auprès de femmes et d’hommes influents, dans le milieu de l’architecture et du design. Des personnalités comme Ramatoulaye Diagne, ancienne présidente de l’Ordre des architectes du Sénégal, et le célèbre designer Ousmane Mbaye.
Mon premier grand challenge international est le concours Abidjanow (en 2013). Je participe à deux expositions Abidjan Revel’Art (2014 et 2015) en tant que designer.
2016. Je participe également au recensement du patrimoine mondial de l’Unesco de la ville historique de Grand-Bassam, avec le cabinet Koffi & Diabaté Architectes.
MON RÊVE…
Je m’inspire de la tradition et de la culture africaine pour mes créations. Ma source de motivation, c’est l’Afrique. Ce continent riche en diversités culturelles. Je me définis comme une énergie que l’Afrique et ses valeurs enclenchent.
Mon rêve, c’est être capable, un jour, de faire ma propre exposition de design, à Abidjan, et ressembler de célèbres architectes et designers comme le Burkinabé Francis Kéré et le Malien Cheick Diallo.
Ce premier grand prix international récemment gagné au Maroc, lors de l’Africa Design Award rend cette ambition un peu plus accessible. Lauréat de la catégorie Architecture et Design Espace Prize, j’ose rêver grand, j’ose exiger plus de moi pour dépasser les limites des frontières ivoiriennes et imposer au monde du design l’art africain.