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Allaitement maternel : un cadeau pour la vie

Le lait maternel est l’aliment idéal pour le nourrisson. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recommande que les mères commencent à allaiter dans l’heure qui suit la naissance et que les bébés soient nourris exclusivement au lait maternel jusqu’à l’âge de six mois, si cela est possible, et de poursuivre l’allaitement jusqu’à l’âge de 2 ans en complément à l’introduction progressive des aliments.

il y a 7 mois

Cela signifie pour la mère, un besoin accru en énergie et en éléments nutritifs qui, en règle générale, sont couverts par ses propres réserves constituées lors de la grossesse et par l’alimentation.

LE COLOSTRUM

Le colostrum est ce liquide assez épais et de couleur jaune que l’enfant va absorber lors des premières tétées.

Le colostrum contient :

• des anticorps et des millions de globules blancs pour que l’enfant soit protégé contre les infections ;

• une quantité importante de sels minéraux pour retenir l’eau dans l’organisme du nouveau-né et limiter la déshydratation ainsi que la perte de poids, qui peut se produire les premiers jours ;

• des protéines et des graisses pour la croissance ;

• des hormones et des enzymes pour faciliter la digestion ;

• des facteurs qui favorisent le développement de la flore intestinale ;

• de la vitamine E, qui est un puissant antioxydant.

Avantages de l’allaitement maternel pour la mère :

• Il favorise la perte de poids après la grossesse et diminue donc les risques d’obésité ultérieure.

• Il diminue les risques de cancer du sein en préménopause et de cancer de l’ovaire, de diabète de type 2 et de dépression post-partum.

• Il diminue les risques d’ostéoporose après la ménopause.

• Il favorise l’établissement du lien. L’ocytocine est aussi l’hormone de l’attachement.

• Il permet, lorsqu’il est exclusif et fréquent, d’espacer les naissances.

Avantages pour l’enfant :

L’allaitement est la manière naturelle, normale, de nourrir un bébé. Le lait maternel est l’aliment idéal pour les nouveau-nés et les nourrissons. En effet, il apporte tous les nutriments nécessaires à leur développement et contient des anticorps qui les protègent de maladies courantes, telles que la diarrhée et la pneumonie. S’en priver, équivaut à :

• Augmenter les risques d’infections digestives mais aussi d’infections de la sphère ORL, d’infections pulmonaires, urinaires et même méningées.

• Augmenter les risques de troubles digestifs : le lait maternel contient notamment des enzymes favorisant la digestion (lactases, lipases...).

• Augmenter les risques d’allergie (eczéma, asthme...).

• Augmenter le risque d’anémie par carence martiale (le lait maternel contient la lactoferrine, substance permettant une meilleure absorption du fer par l’intestin du bébé).

• Augmenter la nécessité de traitements orthodontiques.

L’allaitement permet un meilleur développement maxillofacial.

• Augmenter les risques d’obésité chez l’enfant et probablement chez l’adulte en devenir.

• Augmenter les risques de diabète de type I.

• Apparemment augmenter les risques de la maladie cœliaque, de cancers, les maladies inflammatoires, l’hypercholestérolémie et l’hypertension à l’âge adulte.

Le bébé partage l’alimentation de sa mère déjà durant la grossesse et perçoit ce qu’elle mange et boit. Le liquide amniotique lui donne une empreinte des aliments, qu’il reconnaîtra plus tard dans le lait maternel. Une alimentation variée et équilibrée est importante pour que le corps se remette des fatigues de la grossesse et de l’accouchement le plus rapidement possible et que la mère puisse faire face à la période d’allaitement, physiquement astreignante. Elle se fonde sur la pyramide alimentaire pour les adultes.

Les produits à base de céréales complètes permettent d’augmenter d’une façon simple l’apport en fibres alimentaires, en vitamines, en sels minéraux et en d’autres substances végétales importantes. Par ailleurs, les fibres alimentaires soutiennent l’activité de l’intestin (pain, pâtes et riz complets, légumineuses, pommes de terre, fruits oléagineux, fruits et légumes).

Durant la période d’allaitement, le besoin en acides gras essentiels augmente, en particulier celui en acides gras oméga-3, lesquels sont indispensables à la formation et au fonctionnement du cerveau et du système nerveux du nourrisson. L’utilisation d’huiles végétales de haute valeur, huile de colza par exemple, et un ou deux repas de poisson par semaine, permettent d’optimiser et d’augmenter l’apport en acides gras essentiels et, en particulier, en acides gras oméga-3 (conviennent par exemple la truite, le sébaste, la féra, les sardines, le flétan et le thon en boîte).

L’allaitement accroît souvent les besoins en vitamines et en sels minéraux plus fortement que la grossesse. On veillera en particulier à un apport suffisant de fer et de calcium.

Le calcium se trouve principalement dans le lait et les produits laitiers ainsi que dans quelques eaux minérales. Les légumes verts, les légumineuses, les fruits oléagineux, les graines et les poissons avec arêtes (sardines par exemple) en contiennent également. Le fer se trouve dans la viande, le poisson, le jaune d’œuf, les céréales complètes, les fruits oléagineux et les légumes. La vitamine C (jus de fruits) favorise l’assimilation du fer.

Une femme qui allaite a besoin d’environ deux litres de liquide par jour : boissons non sucrées (eau, infusions) ou jus de légumes ou de fruits dilués.

La caféine passe dans le lait maternel. La mère qui allaite ne doit consommer des boissons contenant de la caféine ; thé et café notamment, qu’avec modération. Elle en réduira la quantité si l’enfant montre des signes de nervosité. Les boissons alcooliques sont à éviter.

L’alcool passe rapidement dans le lait maternel et peut, en cas de consommation régulière, être préjudiciable au développement psychomoteur de l’enfant.

En clinique, avec une nutritionniste diététicienne, un menu convenable est établi.

Dima Khalil (nutritionniste-diététicienne)