La Côte d’Ivoire a organisé le jeudi 12 juin 2025, dans le cadre de sa participation à l’Exposition Universelle Osaka, un Forum économique international placé sous le signe du renforcement de la coopération bilatérale.
L’événement, présidé par le ministre du Commerce et de l’Industrie, Dr Souleymane Diarrassouba, a réuni décideurs publics, investisseurs japonais, partenaires techniques et financiers, autour des perspectives économiques ivoiriennes.
Au centre des discussions figurait le commerce
entre les deux pays, dont le volume s’est élevé à 190,5 milliards de FCFA
(environ 332,8 millions de dollars US) en 2024. Une dynamique encourageante, mais
encore déséquilibrée au profit du Japon. Pour le ministre, l’enjeu est
désormais de stimuler les exportations ivoiriennes vers l’archipel, en ciblant
prioritairement les secteurs agricoles, industriel et minier.
Cette ambition s’inscrit pleinement dans le cadre du Plan National de Développement (PND) 2021–2025, d’un montant estimé à 100 milliards de dollars US, dont 75 % sont attendus du secteur privé. Le forum a ainsi permis de présenter les réformes structurelles engagées par le gouvernement pour améliorer l’environnement des affaires : création de guichets uniques pour les formalités d’entreprise et de commerce extérieur, justice commerciale spécialisée, modernisation des codes sectoriels, et incitations fiscales attractives pour les investisseurs.
Selon le ministre, ces réformes ont permis de
porter le taux d’investissement privé de 8,1 % en 2011 à 19 % en 2024,
tout en consolidant une croissance économique soutenue. Avec un PIB en
progression de 6 % en 2024, la Côte d’Ivoire conforte sa position de troisième
économie francophone d’Afrique, derrière l’Algérie et le Maroc, et de
deuxième en Afrique de l’Ouest, après le Nigeria.
La stratégie ivoirienne repose également sur la
transformation locale des matières premières, notamment le cacao, l’anacarde,
le caoutchouc, le café, ainsi que les ressources minières comme l’or, le
nickel, le manganèse ou encore la bauxite. L’objectif est de créer davantage de
valeur ajoutée en Côte d’Ivoire et d’industrialiser durablement l’économie.
Autre argument majeur présenté aux investisseurs :
le capital humain. Avec 75 % de la population âgée de moins de 35 ans,
le pays dispose d’une main-d’œuvre jeune, qualifiée et dynamique, véritable
moteur pour les entreprises. La Côte d’Ivoire mise également sur l’innovation,
la digitalisation des services publics et l’intelligence artificielle pour
bâtir une économie résolument tournée vers l’avenir.
Par ailleurs, son positionnement stratégique en
fait une porte d’entrée vers les marchés de la CEDEAO (450 millions de
consommateurs) et de la ZLECAf (1,3 milliard de consommateurs). Pour le
ministre Diarrassouba, investir en Côte d’Ivoire, c’est donc accéder
directement à l’ensemble du marché africain, dans un environnement stable,
sécurisé et réformé.
« La Côte d’Ivoire s’ouvre à vous avec confiance,
dans un esprit de partenariat durable et équitable. Nous vous offrons un état
stable, un marché dynamique, une vision claire et des opportunités concrètes »,
a affirmé le ministre dans son allocution.
L’un des moments forts du forum a été la signature de plusieurs conventions, notamment entre la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI) et la Chambre de commerce d’Osaka, en vue de renforcer la coopération économique entre les deux institutions.
« Cet accord marque un engagement fort en faveur du
renforcement de notre coopération économique et aura des retombées positives
pour nos économies respectives, nos entreprises et surtout pour les jeunes
générations. Je suis convaincu que ce forum, ainsi que les autres activités de
la Semaine Ivoirienne, permettront d’approfondir nos échanges, de renforcer
notre compréhension mutuelle et de poser les bases d’une coopération féconde et
durable », a déclaré Touré Faman, président de la CCI-CI.
Deux autres signatures ont enrichi le programme de
ce forum. La première, entre YANMAR Agri Business et l’État de Côte
d’Ivoire, vise à soutenir la mécanisation de la filière riz grâce à
l’utilisation d’équipements agricoles modernes (tracteurs, moissonneuses,
planteuses, etc.). La seconde, conclue entre Paradise Game et Happy Life Design
Lab, porte sur le développement de contenus numériques et culturels innovants,
notamment des jeux vidéo.
Ce forum, organisé à la veille de la Journée
nationale de la Côte d’Ivoire à l’Expo Osaka 2025, réaffirme la volonté
du pays d’établir des partenariats gagnant-gagnant avec le Japon et les autres
acteurs économiques internationaux, dans le but de faire de la Côte d’Ivoire un
pôle de compétitivité régional, un modèle de croissance inclusive et un acteur
central du renouveau économique africain.
Maurelle Kouakou