La Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) a dévoilé une affaire de fraude numérique lors des épreuves écrites du BEPC 2024. C’est la Direction des Systèmes d’Information du ministère qui a tiré la sonnette d’alarme, collaboration avec l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), après avoir constaté des irrégularités suspectes dans plusieurs centres d’examen.
Des candidats ont en effet été surpris en flagrant délit de tricherie, en possession de téléphones portables, formellement interdits dans les salles, sur lesquels ils recevaient les corrigés des épreuves via WhatsApp.
L’enquête
technique menée par la PLCC et les spécialistes de l’ANSSI a permis
d’identifier et d’arrêter OOF, un enseignant à domicile. Auditionné, ce dernier
a reconnu avoir orchestré un système de fraude sophistiqué, visant à la fois le
BEPC et le BAC.
Le mode
opératoire était bien huilé : OOF proposait un « accompagnement spécial » à ses
élèves, leur demandant au préalable le centre d’examen, une copie de leur
convocation, ainsi que le numéro de leur salle et de leur table. Grâce à des
complicités internes, les téléphones étaient introduits dans les salles pendant
l’examen, permettant à OOF d’envoyer les corrigés en direct.
Cette
"assistance" avait un prix : 100 000 FCFA pour un envoi simple via
WhatsApp, et jusqu’à 200 000 FCFA si des complices devaient intervenir dans le
centre d’examen.
Face aux
preuves accablantes, OOF a exprimé des regrets, mais a été déféré devant le
parquet pour fraude à un examen officiel, comme prévu par l’article 299 du Code
pénal.
Richard Konan